Vendredi 19 novembre 2010
7h du matin…
Déjà l'heure de se lever ! Eh oui, le moment est enfin venu ! Voici déjà quelques mois que le club de go d'Antony prépare ses 2 équipes qualifiées pour la finale du championnat de France, la fameuse Coupe Maître Lim.
L'une, l'équipe jeunes, est composée de Mathieu Daguenet, Julien Sagit, Paul Baratou (PoloB) (remplaçant au pied levé d'un joueur qui s'est désisté au dernier moment) et Frédéric Déchamps (vous l'aurez remarqué, cette équipe n'est donc d'jeun qu'à 50%, gyahahahaha !!!). La seconde, l'équipe dinos, est composée de Jean-Michel Barny, Laurent Gigarel, Paul Galan (PoloG) et moi-même (bon ok là ça se discute, disons qu'elle est dino à 87,5%, ne me demandez pas comment j'ai fait le calcul).
Je me rends donc chez Laurent à Paray Vieille-Poste, une ville située dans l'Essonne près d'Orly, qui m'a gentiment proposé de déposer ma voiture chez lui pour que nous puissions partir tous ensemble. Mais bien évidemment, je trouve le moyen de me perdre en chemin dans des villes aux alentours, dont les noms ne me sont familiers que sur une carte routière… (en même temps je n'ai pas de GPS, mais ouais moi je fais ça à l'ancienne avec un plan dessiné sur papier).
Laurent m'embarque alors vers Massy pour prendre PoloB et Frédéric dans sa chouette voiture. Ah oui, pour ça elle est chouette : boîte automatique, GPS intégré, mais surtout…surtout, quelle ne fut pas ma surprise, il y a également un téléphone intégré dans la voiture !!!!! TROP FORT (non je vous rassure, il m'arrive de sortir de chez moi, je ne suis pas coupé du monde, ni complètement ignorant des nouvelles avancées technologiques) !!! Et ainsi, à nous 4 , c'est parti pour le grand voyage !
8h30 (enfin à peu près, je crois…)
Allez, c'est mal parti, la A6 est bouchée…Mais nous parvenons à éviter les embouteillages et nous dirigeons vers Moret sur Loing, une petite ville près de Fontainebleau, où nous allons récupérer Jean-Mi (moi j'appelle ça plutôt un trou perdu, mais bon à chacun sa vision des choses).
Sur le chemin, nous apprenons que Paul B. a déjà envoyé les résultats du tournoi interne du club 2010. Dire que le tournoi se terminait tout juste la veille… Efficacité remarquable, n'est-elle pas ?
Les discussions s'enchaînent, et pour ma part j'apprends beaucoup de choses au contact des ces dinos au savoir incroyablement développé.
Je sais à présent que Grigny ça craint, notamment pour les impôts locaux. Une partie de l'A6 se révèle être la route la plus désagréable (allez, soyons francs, le mot exact est " pourrie ") de France, et j'en connais à présent les raisons.
Enfin, c'est certainement l'information la plus importante que j'ai apprise, je sais ce qu'est une péri…péritap…péripatéticienne (eh ouais, je parie que vous les jeunes vous êtes comme moi, vous connaissez pas ? Alors faites l'effort de chercher dans le dico, vous serez bien surpris.
Au moins vous aurez la chance d'être seuls lorsque vous découvrirez ce mot, car moi je n'ai pas eu cette chance et c'est ainsi que les 3 dinos de la voiture se sont bien marrés snif snif…).
9h45…
Un peu en retard, mais nous voilà chez Jean-Mi !
Pour ma part, j'ai eu un petit frisson lorsque nous sortions de la nationale, en effet nous passions par un bout de chemin qui ressemblait étrangement à ceux des forêts dans les films de guerre, où les résistants tendaient des embuscades à l'ennemi…
Bref, chez Jean-Mi c'est classe, on peut sentir l'amour pour la culture asiatique avec une peinture réalisée par son épouse, une calligraphie en chinois, un Go World sur la table, ainsi que des mangas, les Gouttes de Dieu (génialissime manga sur les vins, à lire absolument !)…
Eh ouais, vous voyez où je veux en venir, devant nous se dresse soudainement une cave à vin avec plus de 100 bouteilles à l'intérieur ! Impresionnant non ? De quoi se lécher les babines, mais bon pas à 10h du mat, faut pas déconner non plus hein :
Après un petit café, c'est dans la joie et la bonne humeur que tous les 5, nous partons pour Dijon, le lieu du tournoi.
10h30
Me voilà seul en voiture avec Jean-Mi, Frédéric et PoloB restant avec Laurent. Ah c'est sûr, cette voiture est moins chouette, y a même pas de téléphone intégré, ni boîte automatique (mais il y a le chauffage).
Pendant deux heures, Jean-Mi confirme lui également son statut de dino, à travers les connaissances qu'il me transmet généreusement : les différents vins, leur provenance, les fromages…
Mais surtout, c'est un dino à l'œil très aiguisé : même occupé, il est capable de répérer les moindres détails.
En l'occurrence, il pouvait guetter la présence de rapaces le long de l'autoroute, surveillant les champs pour attraper leurs proies.
Il faut bien l'avouer, je n'y avais jamais fait attention jusqu'à présent, c'est rigolo de compter le nombre de rapaces, il y en a bien plus qu'on ne pourrait l'imaginer ! Ouais, Jean-Mi, c'est le ptéranodon !
A force de parler nourriture, nos ventres commencent à gargouiller. Et fort heureusement, nous arrivons à Dijon juste à temps pour déjeuner.
12h45 (miam… j'ai faim !!!)
Dijon !!! Chef-lieu de la Bourgogne, l'une des régions les plus réputées pour leurs vins.
Ah oui tiens, j'avais oublié de le préciser… Le tournoi ne commence que le samedi ! Alors pourquoi venir une journée avant ? (…je vous laisse deviner…) Bien entendu, pour faire le tour des caves à vins autour de la ville !
Nous nous garons au parking du centre-ville, où nous ne paierons que 50 centimes par heure (eh oui c'est moins cher en province), et où nous trouverons une place qu'après avoir tourné en rond 8 ou 9 fois (c'est moins cher, mais on se fait arnaquer à l'essence).
Une fois à l'air libre, nous voilà emportés dans les rues de Dijon. Qu'y a-t-il à voir ? Dans un parc non loin de là, figure l'Ours Pompon ! (C'est quoi ? Ben apparement seul Jean-Mi le sait…) Une sculpture d'ours blanc, que voici :
Il est beau n'est-ce pas ? Malheureusement nous n'avons eu le temps de nous attarder dessus, et cette photo n'est pas de nous non plus, mais il faut bien admettre qu'il est imposant.
Nous partons donc à la recherche d'un restaurant tout en découvrant la ville, avec notamment la magasin de moutarde Maille (" Il n'y a que Maille qui m'aille " ouah trop vieille cette pub), mais aussi une magnifique église avec des gargouilles très joliment réalisés. Erf, j'ai vraiment faim maintenant…
Un McDonalds à proximité était entré dans mon champ de vision quelques minutes auparavant, mais visiblement les dinos recherchent quelque chose de plus consistant qu'un simple hamburger avec frites-coca.
Nous arrivons finalement à un restaurant qui semble nous convenir, et au menu ce sera donc terrine de lapin en entrée et choucroute en plat principal, pour tous les 5 (à midi on n'est jamais difficile, c'est le soir que ça se gâte…) ! Nous trinquons à la bière, puis…à table !!!
Le repas est très correct et bien plus économique qu'à Paris, c'est peut-être plus confortable de vivre en province tiens… Tandis que je peine à finir mon assiette de choucroute, mes camarades ont déjà terminé et sont clairement heureux d'être là, ensemble.
Après un petit café, nous sortons et…ça pèle !!! Il fait froid !!! Mon manteau bien chaud a heureusement une capuche pour couvrir ma tête, et mes gants protègent mes mains de ce début d'hiver glacial.
Je réalise soudain, en croisant le regard des copains, qu'il va falloir à nouveau supporter leurs railleries quelques minutes… " Ben alors, t'as pas froid quand même !!! ".
Evidemment j'ai pensé très fort " J'ai pas masse de graisse comme vous pour me réchauffer, MOA !!! ", mais bon les dinos il faut les respecter, même dans les moments difficiles, alors mieux vaut ne pas les froisser (ceci vaut également pour vous les jeunes sur le goban, ménagez un peu nos dinos et ne les explosez pas trop, on a encore besoin d'eux au club !).
Il est maintenant temps d'aller visiter les caves à vins !
14h (c'est l'heure de la sieste…zzzzz…)
Allez, petit cours de géographie pour le début d'après-midi (pour ma part, je n'ai jamais été enchanté par cette matière, mais je commence pour la première fois à en voir une véritable utilité dans la vie réelle).
Depuis Dijon, nous nous dirigeons vers le sud et traversons plusieurs villes que sont Marsannay, Gevrey-Chambertin, Chambolle-Musigny, Vosne-Romanée, puis Nuits-Saint-Georges, toutes très connues pour donner leur nom à des vins très célèbres en France et dans le monde entier.
Cette région, autour de Nuits-Saint-Georges, est aussi appelée Côtes de Nuits. Plus au sud, près de Beaune, se trouve une autre région également réputée pour la qualité de ses vins, les Côtes de Beaune, que nous n'avons malheureusement pu visiter faute de temps.
Le paysage que nous offre les Côtes de Nuits est absolument éblouissant : des vignobles à perte de vue, et seulement d'un côté de la route ! C'est dire l'importance de la qualité de la terre où les vignes sont cultivées. Jean-Mi me fait également remarquer qu'il existe des portes à l'entrée de chaque champ de vignes : ce sont des portes plus ou moins joliment réalisées, avec le nom du vin qui sera produit écrit au-dessus.
Hmm, le temps passe, et nous passons par des routes étroites qui longent des falaises, nous entraînant dans une ambiance unique. Mais de toute évidence, le GPS de Laurent a dû se planter, et nous sommes perdus ! Pff, je l'ai toujours dit, ça sert à rien la technologie : Finalement, nous arrivons dans un petit village où nous nous arrêtons : il y a une cave à vins !
Ma toute première fois dans une cave à vins…y a pas à dire, c'est vraiment quelque chose ! C'est sombre, assez étroit, très silencieux…
Le patron étant occupé, nous nous baladons librement dans la cave : d'abord, une première pièce large avec une immense table et de nombreux tabourets, sans doute réservée pour déguster divers vins. Ensuite vient une autre pièce contenant tous les vins à vendre, avec des appellations qui ne me sont pas du tout familières.
Les prix vont d'une vingtaine d'euros à 86 euros, jusqu'à ce que je tombe sur des bouteilles où…il n'y a pas de prix. Fred, PoloB et moi on se regarde, c'est clair, ça doit valoir une fortune, c'en est presque flippant…
Hop là, le maître des lieux vient enfin nous accueillir ! Très chaleureux, il voit très vite que nous sommes français (ouais, c'est pas très dur à deviner, mais j'ai vu passer des japonais et des anglais, finalement peut-être y a-t-il plus d'étrangers que de locaux qui viennent visiter les caves ?), et nous invite à déguster des vins.
Ah ouais tiens pour les ignorants (je m'inclus bien évidemment dans cette catégorie)…Comment déguste-t-on un vin ? Très simple ! On le fait tourner dans le verre, puis on essaie de décrypter les senteurs émanant du vin grâce à notre sens olfactif, et enfin on le porte à nos lèvres, savourant ainsi les fabuleuses histoires qu'a pu connaître ce vin.
Dernier point…si vous voulez éviter de devenir ivre trop vite, recrachez le vin (ça paraît évident, mais n'étant pas au courant je n'ai pu m'empêcher de poser la question " Est-on obligé de le recracher ? ", qui a bien fait rire nos amis, bande de ?©@x!!! ) !
Et le patron, très enthousiaste, nous propose un petit jeu : reconnaître les vins qu'il va nous faire goûter. Exercice très difficile, enfin surtout pour moi qui n'y connais pas grand-chose. Nous dégustons 3 vins, très différents mais aux saveurs exquises, puis un quatrième, dont Jean-Mi réussit admirablement à trouver le nom. Ah oui, s'il y a un Vème dan des vins, c'est sûrement lui !
Le nom des vins ? Ma mémoire me joue malheureusement de mauvais tours, mais l'un d'entre eux m'a particulièrement marqué (je sens déjà le sourire de ceux qui étaient présents à Dijon) : un Givry…Clos de la Putin. Rigolo non ? Indice pour ceux qui ont été flemmards : ça a un rapport avec les péripatéticiennes…
Jean-Mi, Frédéric et Paul B. repartent ainsi avec quelques bouteilles chacun, Laurent reste raisonnable de même que moi (mais il a du Pineau chez lui !). Cette première expérience aura été pour moi l'occasion de découvrir un lieu si particulier, mais également d'apprécier la courtoisie et la passion qui animent ces personnes, chaque jour au contact du vin.
Nous repartons très satisfaits, et avons la garantie de nous faire offrir un bon vin si nous sommes champions de France de go par équipe ! Une récompense très motivante, n'est-ce pas ?
16h environ…
C'est parti pour une autre tournée des caves ! Cette fois-ci, nous atterrissons chez une dame sympathique, qui nous fait également déguster quelques vins.
Jean-Mi, en grand connaisseur, lui demande de m'ouvrir une bouteille de vin blanc, histoire d'essayer. C'est vrai qu'on n'avait goûté que des vins rouges jusqu'à présent… Malheureusement, pour moi ça ne passe pas bien. Jean-Mi et Fred, qui ont eu la gentillesse de m'accompagner, sont toutefois nettement plus séduits, voire même enthousiastes.
Ensuite, nous passons aux vins rouges : je ne retiendrai que les deux derniers qui sont des grands crus, dont l'un est un Pommart, le second je ne me rappelle plus. C'est incroyable combien les saveurs peuvent différer entre les vins et les âges. Nos amis font à nouveau travailler leurs papilles gustatives, et visiblement ils aiment ça :. C'est pas chouette de boire du pinard entre copains ???!!! Mer…j'ai la tête qui tourne…
Cette fois-ci, nous prenons 2 bouteilles pour tout le monde, que nous partagerons tous ensemble le samedi soir pendant le dîner.
17h presque passées, il est temps pour nous d'aller vers le gîte qui nous attend pour ce week-end…
17h30
Un gîte ? Pour quoi faire ? C'est vrai que le club de Dijon offrait des logements en chambre de 4 à 5 personnes pour un prix raisonnable, mais…nous, les dinos (et de ce point de vue là, j'en suis totalement un), nous avons besoin de notre petit confort, l'ambiance auberge de jeunesse, ce n'est plus pour nous (là en me relisant je m'aperçois que je prends de l'âge).
Grâce à une organisation impeccable les semaines passées, nous avons donc le luxe de demeurer un week-end dans un gîte très charmant à Barges (mais les habitants ne semblent pas être fous), pour un prix très raisonnable.
Le salon est grand et bien équipé, de même que la cuisine. Il y 2 salles de bain dont une à l'étage, et enfin 3 chambres, 2 équipées de 2 lits et 1 munie d'un grand lit 2 places.
Et là, attention, la bataille commence….QUI QUI RONFLE ? Erf…Laurent et Jean-Mi ne ronflent pas, et sont les conducteurs des voitures, il semble normal de les laisser dans la même chambre (nous verrons plus tard que l'un des deux aura eu quelques regrets…).
Fred semble être un ronfleur, de même que PoloG, que nous devons aller chercher plus tard. Il ne me reste plus que PoloB, avec qui je partagerai la chambre avec 2 lits.
Nous nous installons confortablement dans le gîte, tandis que Jean-Mi et Laurent partent chercher du pain pour le lendemain. Que manque-t-il donc ? Moi j'en sais rien, je suis venu un peu les mains dans les poches…
Mais surgit alors un maître dans l'art de l'organisation. Il a étudié la cuisine avant de partir de Paris, ainsi que les ustensiles qu'elle contenait. Il a apporté ce dont nous aurions besoin le samedi matin pour le petit déjeuner, notamment du chocolat Nesquik et du café. Son nom est… Maître Fred !
Notre trésorier du club est décidément au taquet ! Une machine à organiser…
En attendant Jean-Mi et Laurent, Fred, PoloB et moi faisons une partie de " Can't Stop ", un jeu d'apéro très entraînant que nous avons souvent eu l'occasion de voir lors des précédents week-ends verts. Pas de bol pour eux, c'est moi qui gagne les 2 parties yéhéééé.
Ceci dit, c'est toujours marrant de jouer avec PoloB, il a toujours une habitude particulière lorsqu'il gagne ou perd qui fait sourire, du genre " Haaannnnn, je vais t'enfoncer, héhéhé….Noooonnnn mais c'est pas posssiiiiiible, qu'est-ce que j'ai fait !!! ".
18h15, nos 2 compères sont revenus, il nous reste un peu de temps avant d'aller chercher PoloG à la gare. 2-3 parties de " Non merci " se révèlent être très amusantes, et c'est Laurent qui gagne grâce à sa stratégie très audacieuse (vous savez pas ce que c'est ? alors venez au week-end vert !)
18h30 (commence à avoir la dalle)
Yep, ça va être l'heure d'aller chercher PoloG. On quitte Barges et on repart pour la gare de Dijon.
Eh tiens, y a quoi à voir à Dijon ? Sur la route on peut voir : des travaux qui sont la cause d'embouteillages, ainsi que des Buffalo Grill, Saint-Maclou, GIFI…Ouais, des zones industrielles quoi. C'est pas beau Dijon (mais c'est bon par contre).
Après avoir chopé PoloG à la gare, un restaurant nous attend : recommandé par Jean-Michel, on a tous les crocs et hâte de goûter les spécialités locales. Bien que perdu au milieu de nulle part 30 kms plus loin à Ladoix-Serrigny, il est classe, grand, et surtout, les serviettes ne sont pas en papier( ?).
Détail important ? Oui, si l'on en croit notre spécialiste des vins, si les serviettes ne sont pas en papier, c'est gage de qualité (en gros, Buffalo, Flunch et le reste, ça craint).
PoloG nous offre l'apéro avec un verre de Chablis pour chacun d'entre nous, et nous aurons 2 vins pour accompagner :
- en entrée, terrine de queue de bœuf ;
- en plat de résistance : sauté de biche façon grande Veneur ;
- assiette de fromages ;
- crumble de pommes et myrtilles, au pain d'épices et glace vanille.
Hmm, miam miam !!! C'était…succulent. Rien à redire. Impeccable. Mais, honte à moi… Je ne me rappelle plus du nom des vins ! Ôôô malheur !!! Ils étaient fabuleux pour accompagner le repas, et effectivement j'ai pu constater par moi-même que le vin change de goût pendant le repas, et qu'il devient meilleur.
C'est sur le coup de minuit que nous rentrons à Barges, avec un estomac bien rempli et satisfait. Mais visiblement, personne n'a l'air partant pour une partie d'Himalaya (jeu de société extraordinairement bien fait, mais bon si vous voulez connaître faut aller au week-end vert ^^), alors on va tous au dodo.
Après une bonne douche, me voilà rentré dans mon duvet bien chaud et douillet… Parfois je me dis " M****, j'ai même pas un quart de siècle, qu'est-ce que je fous au lit à minuit… ". C'est évident : je suis devenu un dino…
Samedi 20 novembre 2010
11h
Mouais, pas beaucoup dormi… Mais pourquoi tu ronfles, POLOOOOO !!!!! Baaah, tant pis, je dormirai plus longtemps que les autres. Les ancêtres motivés partent vers 8-9h acheter la nourriture pour le soir, tandis que je me défile subtilement en restant dans mon duvet bien confortable. Alors que j'arrive à dormir à peu près correctement, un imbécile me téléphone en plein sommeil, non mais pas possible… Je décroche :
"- Ouais quoi ?
- Salut Boris, c'est Mathieu, ça va ?
- Ouais tranquille (tu parles, je commençais à peine à l'être), et toi ? Tu veux quoi ?
- Avec Julien, on est arrivés à Quetigny, et on est perdu…
- Ben…(je ne peux rien pour toi mon petit, débrouille toi…c'est ce que j'aurais voulu dire, mais j'étais encore dans les vappes…)"
Sans commentaire quoi. Bon, faut peut-être aller prendre une douche, ça ira mieux après. Les dinos reviennent vers 11h15, le temps de finir ma toilette, et voilà en route pour Quetigny.
12h
Arrivés sur le lieu du tournoi, nous sommes visiblement dans une sorte d'école…déserte. Rien. Pas un chat. Après un petit tour, nous parvenons finalement à trouver d'autres joueurs, entre autres nos autres représentants d'Antony, à savoir Mathieu et Julien. L'équipe est à présent au complet !
Dans la cafétéria, nous avons droit à une restauration digne de nous, avec baguettes, saucisson sec, brie…Et bien sûr, bière pression ! Petit à petit, les joueurs des autres clubs arrivent, et on retrouve bon nombre de visages familiers. L'ambiance est conviviale, un peu à la bonne franquette.
En tant que capitaines, Mathieu et moi allons inscrire nos 2 équipes d'Antony auprès de Laurent Coquelet, responsable et organisateur de la compétition. Quand soudain arrive un énergumène…
Un certain Henri Gauthier (ou " Titi " pour les intimes) arrive en braillant et en nous montrant ce qu'il nous rapporte… Un gros bidon de pinard !
Du vin rouge pour tout le monde ! De toute évidence, il va falloir en profiter, dommage pour Laurent et Jean-Mi qui doivent conduire héhéhé…
Bon allez, ça va commencer bientôt, il est temps de se préparer mentalement, et surtout physiquement : un 3ème verre de pression, ça permet une relaxation et un soulagement agréable.
L'un de mes meilleurs amis dans le monde du go, Julien Payrat du club de Clermont (" Juju " pour les intimes), m'accompagne : ça doit faire 4 ans qu'on se connaît, nous avons progressé plus ou moins ensemble au fil des années, tant au niveau du go que de l'alcool. Ce week-end va être terrible !!!
14h
La ronde est tirée ! Je motive les troupes en tapotant un peu les copains, allez Laurent, Paul et Jean-Mi ! Notre équipe joue avec… Clermont. Etant en première table, je joue donc avec… Juju !!!! Et en plus, les 4 parties jouées par les 2 équipes seront retransmises en tant réel sur KGS, le serveur de go sur internet le plus populaire en France, voire peut-être dans le monde ! Alors les copains, contents d'être venus ?
Les ancêtres et moi (dino ok, mais je ne suis pas encore un ancêtre) avons le sourire aux lèvres, nous voilà déjà des stars ! Je me prépare donc soigneusement en me versant une 4ème pression que j'embarque de la cafétéria jusqu'à la salle, sans le faire tomber (effectivement, c'est mieux comme ça).
Je trinque avec Juju devant le goban. Jean-mi, Laurent et Paul sont assis devant le goban, et on respire un bon coup. Les ordinateurs sont prêts à la retransmission. C'est avec fierté que nous représenterons le club de go d'Antony, et que nous montrerons au monde entier notre valeur ! Bon ok, je m'emballe un peu, mais les dinos m'ont confié que c'était la première fois qu'ils allaient être retransmis. N'est-ce pas là le plus grand honneur que l'on puisse leur faire ?
Je suis face à Juju, 1er kyu. On fait nigiri, j'ai perdu, donc j'ai blanc (cela peut paraître anodin comme détail, vous comprendrez par la suite combien c'est important). Jean-Mi et Paul ont donc noir (2ème et 4ème goban), Laurent a blanc comme moi (1er et 3ème goban). Antony 1 (2d, 2k, 4k, 7k) est sur le papier légèrement moins fort que Clermont (1d, 1k, 3k, 5k). Sur ce, bonne partie !
16h-17h
Sur le papier, je suis donné gagnant, étant 2ème dan, mais on ne sait jamais comment une partie va tourner. De mon côté, je ne suis pas satisfait de ma partie, j'ai fait quelques erreurs, mais Juju en fait plus, et je gagne ainsi ma première partie. Jean-Mi et Laurent n'ont malheureusement pas cette chance, mais Paul remporte sa partie face à un 5ème kyu, réalisant une performance. Nous faisons donc égalité avec Clermont. Pas si mal non ?
Laurent est très mécontent de sa partie, il a l'air un peu tristounet, allez ça ira mieux à la prochaine ! Jean-Mi était plutôt bien parti, dommage ! Mais il me confie alors : " Ceux qui ont regardé ma partie sur internet, en particulier les jeunes du club, ne se diront plus - Wouaaaah, c'est Jean-Michel, celui qui a fondé le club ! - mais plutôt - Ah, Jean-Michel, j'ai vu sa partie sur KGS… ". Ben franchement, elle n'était pas mal cette partie, faut pas s'en faire pour si peu !
Et Antony 2 ? Egalité, eux aussi, face à Lyon 1. Après un peu de repos, nous voilà repartis pour une 2ème ronde. Et nous jouons avec….Aligre ! Là, ça rigole plus, en face de nous il y a l'une des équipes les plus fortes de la comptétition, avec uniquement des joueurs en dan. Les dinos paraissent plus détendus, après tout nous n'avons rien à perdre, donc pas de pression. Nous n'avons que peu de chances de gagner, mais sait-on jamais…
Je retourne à la cafétéria pour un 5ème verre, décidément ça commence à faire beaucoup, j'ai la tête qui commence à tourner…Mais il me faut bien ça pour défier Jean Michel, 5ème dan !
17h30
Allez, c'est parti ! Jean-Michel est face à Antoine Roché, 3ème dan, qu'il a réussi à vaincre quelques années auparavant, défaite amère qu'Antoine a eu visiblement du mal à digérer ! Laurent, face à Jean-Yves Gourmond, 3ème dan également, paraît calme et concentré. Paul, face à Fabien Lips, 2ème dan, a noir, et comme d'habitude joue son fuseki favori le fuseki chinois, qu'il maîtrise parfaitement.
Jean Michel est déjà assis. Bon il a l'air fort comme ça, mais je vais pas me défiler non plus. Bière en main, on va commencer par l'amadouer en le complimentant :
" - Aaahh, me voilà face à Jean Michel, l'un des seigneurs du go !
-Seigneur…SAI ? (effectivement, je n'ai pas compris la blague tout de suite, mais seigneur donne saigneur, rigolo ça tiens…) "
Hmm, Paul a noir ? Donc Jean-Mi aussi, donc… j'ai effectivement perdu le 2ème nigiri (Tu m'en veux pas trop Laurent ?). Et bonne partie !
19h
Bon, ça donne quoi chez les autres ? Paul a réussi à entourlouper Fabien dans une séquence compliquée du fuseki chinois, pour Laurent ça paraît équilibré, chez Jean-Mi c'est le bordel…
Et pour moi, c'est mal barré. Une séquence très favorable pour Jean, je n'ai pas d'autre moyen que de compliquer le combat. A l'entrée du yose, je ne vois pas comment gagner la partie, j'ai 30 points de retard, mais bon Fan Hui (2ème dan pro) dit qu'il est possible de perdre 20 à 30 points dans le yose…
Et effectivement, depuis que je joue au go, c'est la première fois que je vais pouvoir être témoin d'un tel phénomène (bien sûr, je ne prends pas en compte les parties où on se fait tuer un groupe à la fin par inattention).
Je fais du mieux que je peux au yose, tandis que Jean commence à se tromper entre ce qui est gros et ce qui l'est moins…Je remonte petit à petit, Jean ne prend pas les coups sente pour lui, et….arrive le décompte de la partie. C'est avec miracle que je la remporte de 4 points et demi !
Paul et Laurent ont fini, et ont malheureusement perdu, mais viennent me féliciter de tout cœur pour mon exploit. C'est vrai que c'est pas tous les jours qu'on gagne face à un ancien champion de France.
Pour ma part, je dirais que j'ai été content de mon yose très correct, mais c'est tout… Comme le disent si bien les dinos " tu n'es pas devenu plus fort, tu es devenu moins mauvais ". Concept intéressant, n'est-il pas ?
Allez, il reste Jean-Mi, et il est pas mal du tout face à Antoine ! On va peut-être faire égalité face à Aligre ! Observer une partie, c'est peut-être plus stressant que jouer la partie elle-même. Mais finalement, Jean-Mi s'incline face à Antoine. Fabien souffle, et pousse un soupir de soulagement. Jean-Mi a l'air dépité, il s'en veut, mais c'était une belle partie !
Je vais me promener un peu me changer les idées, et je rencontre Juju, qui me balance un joyeux " Boris, t'es moche ! ". Faut dire que lui aussi a réussi une performance face à François Mizessyn, 4ème dan. Mais bon, toi aussi t'es moche…
20h
On a perdu face à Aligre, mais il reste encore une ronde avant de repartir manger. Nous jouons avec Lyon 1…et c'est certainement un souvenir qui sera mémorable pour nous quatre.
Allez, une 6ème bière pour la route…Vous vous demandez si je ne suis pas alcoolique ? Bah, premièrement, c'est de la faute des dinos si j'en suis là, et deuxièmement, je suis statistiquement plus fort lorsque je bois (ouais, bizarre, mais véridique !).
Les membres de Lyon 1 seront des têtes qui resteront à jamais gravées dans nos mémoires. Je joue avec un 1er dan, les écouteurs aux oreilles, bon c'est pas très poli mais c'est pas si grave.
Le partenaire de Jean-Michel joue plus ou moins en blitz (très rapidement) de façon moyennement respectueuse, jusqu'à ce qu'il fasse tomber son verre de vin sur le goban ! Il tente alors de nettoyer et de remettre les pierres en place, mais réalise tout de même son erreur et abandonne (de toute façon il perdait).
Le partenaire de Laurent abandonne aussi, mais il a une grande gueule et a dérangé bon nombre de personnes avec son boucan. Le plus énervé de nous 4 sera certainement Paul, face à un joueur mangeant des chips à l'attitude arrogante.
Notre président se retient, mais nous confiera plus tard qu'il allait exploser. Ah, heureusement Paul a un sens exquis de la retenue !
Bon, au niveau des parties, on gagne 2 à 1, il ne reste plus que moi. La bière m'ayant mis en forme, j'ai la tête qui tourne comme pas possible, mais cela me donne une partie favorable.
Parfois, j'ai envie de dire qu'une partie de go, c'est comme une discussion. En l'occurrence, dans ma partie ça donnait ça :
" - Salut, comment vas-tu ? Bon, aujourd'hui je suis gentil, je te laisse le choix. Veux-tu mourir à gauche, ou bien à droite ? "
Assez rare comme question, mais la réponse est encore plus surprenante lorsqu'il me répond " Des 2 côtés ".
Avec 3 parties gagnées, nous remportons la 3ème ronde à 21h. Cool, on va pouvoir aller manger !
21h30
Nous voilà au gîte, avec Fred, Laurent, Jean-Mi, les 2 Polos et moi. Jean-mi s'occupe de la viande, Laurent est sur les haricots verts. La table est mise, et nous nous reposons de cet après-midi bien chargé. Lorsque c'est prêt… A taaaable !!!
Le dîner est simplement parfait. La salade en entrée, puis le plat de résistance, viande bovine (je crois ?) accompagnée d'haricots verts, pour finir avec des fromages de la région. Quels sont-ils ? L'époisses, le soumaintrain…Des goûts tellement particuliers qu'il faut les goûter absolument !
Et bien sûr, le repas est accomagné par les 2 vins achetés la veille, un Chambolle-Musigny de 1999, et un Vosne-Romanée de 1985 (qui sera mon préféré).
Ensemble, nous trinquons à notre venue à Dijon, cette Coupe Maître Lim est vraiment un super moment entre copains. La panse remplie, on s'affale sur le canapé, et comme on dit chez les jeunes, " on comate ". Laurent me propose pour finir, un petit whisky en digestif. Ah ouais, je le connaissais pas comme ça le Laurent !
J'ingurgite doucement les 10 ml de whisky, mais en plus des 6 bières, je crois que je suis un peu bourré. Les potes ont l'air bien eux en revanche, c'est ça l'avantage de ne pas être asiatique (eh ouais, il nous manque une enzyme pour métaboliser l'alcool).
Minuit…
Tout le monde a l'air de dormir, je suis donc le dernier en sortant de la douche. Polo B. est déjà en train de dormir, je me couche dans le duvet. Et là….RRROOOONN…. PSSSCHHHHTTT…Pff, pas possible, cette nuit encore je vais galérer…
Mais là, ça devient marrant… PoloB, que je pensais en train de dormir, me demande :
"- C'est toi ?
- Hmm ? Oui, c'est moi (pensant répondre à la question " Oui, c'est moi qui dort dans le lit à côté ").
- Non, non, c'est toi qui ronfles ? "
Et là, effectivement, un gros blanc s'installe. Le ronflement vient d'une chambre à côté ! Truc de ouf, j'hallucine ! Mais qui c'est ? Bah, on le saura bien demain…
Dimanche 21 novembre 2010
8h30
Le matin se lève. Des oiseaux chantent. PoloB a fait un effort, j'ai plutôt bien dormi. Il est temps de ranger les affaires et de nettoyer le gîte.
A plusieurs, ça va très vite. Ah tiens, Jean-Mi a l'air de mauvais poil, on dirait qu'il fait la gueule…(Là, si vous avez bien suivi l'histoire, vous comprendrez qui était l'extraordinaire ronfleur de la veille, je vous laisse chercher…).
En partant du gîte, j'ai quand même un léger pincement au cœur, c'était vraiment un endroit sympa.
9h30
4ème ronde…Antony 1 est la plus forte équipe avec 1 victoire, 1 défaite et 1 égalité. En récompense, nous affrontons… Grenoble. Encore une équipe forte, avec 3 joueurs en dan, PoloG aura plus de chances que nous face à un 5ème kyu. Et moi… Je me tape Toru, 4ème dan bien connu en France…C'est pas vrai, faut toujours que ça tombe sur moi, c'était si bien lorsque j'étais 3ème goban les années auparavant…
Il est tôt, mais j'ai bien besoin d'une pression pour avoir une chance face à Toru. Jean-Mi affronte Quentin Turlot, un jeune 2ème dan très combattif, et Laurent fait face à Dominique Cornuejols, l'une des grandes figures du go en France.
Et c'est parti !
11h30
C'est le bordel sur la partie de Jean-Mi, tous deux aiment le combat, mais Jean-Michel s'incline. Laurent et Paul n'ont pas plus de succès. Il ne reste que moi et Toru, il faut sauver l'honneur !
Tous deux en byo-yomi, c'est presque fini. Contrairement à ma partie avec Jean la veille, je n'ai fait que peu d'erreurs en début de partie, et ai réussi à maintenir une position favorable par la suite. Mon yose est correct, et je l'emporte face à Toru, par 9 points et demi.
Toru regarde le goban un instant, déprimé, puis murmure : " Tu es…tu es vraiment plus fort que moi ". Alors là, il faut avouer que j'avais l'impression que c'était le monde à l'envers, surtout que je ne me suis pas senti plus fort que lui…Mais je suis content de ma partie, et je le console un peu, on se connaît un peu et tout rentre dans l'ordre après une tape dans le dos.
Les dinos me regardent et me félicitent, fiers de moi, et moi je suis content parce que c'est eux qui m'ont beaucoup appris depuis le début. Yep, les dinos sont de bons formateurs, alors si vous avez l'occasion de jouer avec eux, profitez-en, leurs commentaires et conseils sont très judicieux pour progresser (concernant l'incitation à la bière, méfiez-vous un peu, mais je vous conseille d'essayer, en tout cas pour moi ça marche) !
14h
On a bien mangé…Le dernier repas à Dijon était dans le restaurant de l'école, avec tous les joueurs à l'intérieur, un moment sympathique. La dernière ronde est annoncée, et nous jouons avec Lille 2, moins fort que nous sur le papier, mais rien n'est joué.
Jusqu'à ce moment, Laurent est certainement celui qui m'en veut le plus, car…j'ai perdu 4 nigiris. Nous avons eu tous les deux blanc à chaque partie. Mais encore mieux : Antony 2 a fait pareil ! Autrement dit, sur 8 nigiris, nous en avons perdu 8. Les deux équipes d'Antony jouent dans la même salle, Mathieu fait nigiri….et perd. Ca fait 9 nigiris de perdus sur 9.
La pression m'entoure alors. Je suis le seul à pouvoir sauver l'honneur… et je remporte le nigiri ! OOUUUAAAISSS !!!! Enfin, Laurent et moi avons noir. Bon, y aura que Mathieu qui tire un peu la tronche parce qu'il aurait voulu qu'on fasse un perfect…
16h30
Ca y est, c'est fini. Nous avons perdu face à Lille 2, mais bon pour nous les dinos 5 rondes c'est dur hein. Le champion de France par équipe est Strasbourg, donné largement favori au début du tournoi.
Après un bref au revoir, Laurent, Fred, Jean-Mi, les 2 Polos, Julien (qui est venu s'incruster au dernier moment) et moi repartons pour Paris.
Dans la voiture, l'heure est à la sieste. Ce week-end à Dijon aura été fantastique par son ambiance et la découverte des vins. Un vrai moment privilégié entre joueurs de go qui restera un bon souvenir.
C'est ça, le club de go d'Antony, on n'est pas le plus gros club de France parce qu'on a les joueurs les plus forts (quoique, ça risque de changer qui sait), mais parce que l'esprit club est vraiment ancré dans les mœurs, et qu'on est tous copains autour d'une bière (ou plus). Alors, à quand le prochain tournoi où nous débarquerons à 30 joueurs d'Antony ?
Texte : Boris LY
Photographies : Frédéric DÉCHAMPS